Sextorsion : Les garçons sont la cible de tactiques agressives sur Instagram et Snapchat, selon une analyse de Cyberaide.ca
Deux stratagèmes sont utilisés pour rançonner les garçons et les jeunes hommes
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Winnipeg, Canada — Les géants des médias sociaux – principalement InstagramMD et SnapChatMD – sont le théâtre d’une vague de sextorsion qui touche les adolescents et les jeunes adultes de sexe masculin, selon une analyse des données de Cyberaide.ca pour le mois de juillet réalisée par le Centre canadien de protection de l’enfance (CCPE).
Depuis plusieurs semaines, les forces policières du Canada, des États‑Unis et de l’Australie multiplient les mises en garde contre une augmentation massive des cas de sextorsion. Un nombre sans précédent d’adolescents et, parfois, de parents inquiets se sont adressés au CCPE par l’entremise de son programme Cyberaide.ca pour signaler des cas de sextorsion caractérisés par des tactiques agressives.
Pour le mois de juillet 2022, Cyberaide.ca a ouvert 322 dossiers pour des victimes de sextorsion :
- Parmi les victimes dont le sexe est connu, 92 % sont des garçons ou de jeunes hommes.
- 63 % des victimes disent ne pas avoir rapporté l’incident à une personne de confiance.
- 50 % des victimes avaient moins de 18 ans; 37 avaient 18 ans ou plus. Dans 13 % des cas, l’âge de la victime était inconnu.
- Lorsque le signalement fait état de la plateforme utilisée, Snapchat (41 %) et Instagram (39 %) sont de loin les sites de médias sociaux où les victimes se font le plus souvent cibler. Viennent ensuite WhatsappMD (5,6 %), FacebookMD (3,6 %) et iMessageMD d’Apple (1,2 %).
Les problèmes surviennent principalement sur des plateformes de médias sociaux grand public, révèlent les données de Cyberaide.ca
« Cette analyse démontre clairement que les pédocriminels cherchent des enfants là où ils en trouveront facilement, c’est‑à‑dire sur les plateformes sociales que les enfants utilisent plusieurs heures par jour, commente Lianna McDonald, directrice générale du CCPE. Le problème ne fait que s’aggraver, et il y a vraiment lieu de se demander ce que font ces entreprises pour assurer la sécurité des enfants. Il est inconcevable que les plateformes de médias sociaux laissent des adultes parfaitement inconnus contacter directement nos enfants et s’en prendre à eux impunément. »
L’analyse a également mis au jour deux stratagèmes utilisés par les sextorqueurs. Dans les deux cas, les enfants sont amenés à croire qu’ils sont en communication avec une personne de leur âge, souvent dans le contexte d’une conversation sexualisée. Si la victime envoie des images intimes d’elle‑même, le sextorqueur derrière le compte exigera aussitôt une somme d’argent, sans quoi il menacera de dévoiler les images obtenues aux amis et à la famille de l’enfant.
L’analyse a également révélé l’émergence d’une nouvelle tactique consistant pour le sextorqueur qui se cache derrière le faux compte à envoyer des images d’abus pédosexuels à la victime. Le sextorqueur menacera ensuite de dénoncer la victime à la police sous prétexte qu’elle est en possession d’images illégales. Des demandes d’argent suivront aussitôt.
« Cette situation souligne une fois de plus la nécessité pour le public de demander des explications, et pour les pouvoirs publics, d’imposer un cadre réglementaire aux entreprises de technologie », ajoute Mme McDonald.
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